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    Richard Kalergi

     

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    Riposte Laique

     

     

     

    Richard Kalergi, père fondateur de l’UE : un projet politique secret

    30 juillet 2023 Jean Saunier POINT DE VUE 15

     

     

     

    Un des principaux protagonistes du processus européen planifie et programme le génocide des peuples européens. Les masses ignorent l’existence de cet obscur personnage.

    L’Union des Nations européennes est programmée dès 1922 par Richard Kalergi, le comte Richard Nikolaus Eijiro von Coudenhove-Kalergi, né Aoyama Eijirou, (1894-1972), un aristocrate austro-hongrois, puis tchèque, de mère japonaise.

     

    Richard Kalergi est un des inspirateurs importants des « Pères de l’Europe ».

    En 1922, il publie un manifeste intitulé Pan-Europa.

    En 1925, il publie un essai politique, « Praktischer Idealismus ».

    Dans ces deux ouvrages, il développe sa vision des Etats-Unis d’Europe, vision qui sera à la base de la CECA, Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier, de la Communauté Européenne, puis de l’Union européenne.

     

    En 1922, Kalergi crée à Vienne le mouvement politique paneuropéen qui défend l’idée d’une Europe unifiée politiquement, économiquement, militairement, dans une communauté de droit fondée sur la paix, la liberté et les valeurs chrétiennes.

    L’unification de l’Europe aurait été le premier pas vers un gouvernement mondial unique.

    La montée du fascisme en Europe stoppe le déroulement de ce plan, et l’Union paneuropéenne est contrainte de se dissoudre.

     

    Kalergi est à l’origine de la monnaie européenne et de l’hymne européen, l’Hymne à la joie, qu’il avait proposé en 1929 comme symbole unificateur de la future Europe.

    Après la Seconde Guerre mondiale, il réussit à faire accepter son projet au gouvernement des Etats-Unis, grâce à une frénétique et infatigable activité, grâce à l’appui de Winston Churchill, grâce au concours d’une loge maçonnique, grâce au service d’importants quotidiens comme le New York Times.

     

    Dans son livre « Praktischer Idealismus », il déclare :

    « Les habitants des futurs Etats-Unis d’Europe ne seront plus les peuples d’origine du vieux continent, mais plutôt une sorte de SOUS-HUMANITÉ BESTIALE issue de mélanges raciaux. Il est nécessaire de croiser les peuples européens avec les Asiatiques et les Noirs pour créer un TROUPEAU MULTIETHNIQUE sans qualité spécifique et facile à dominer pour les élites au pouvoir. L’homme du futur sera de sang mêlé. La future race eurasiato-négroïde remplacera la multiplicité des peuples. Il faut abolir le droit à l’autodétermination des peuples et successivement éliminer les nations en utilisant les mouvements ethniques séparatistes ou l’immigration allogène, étrangère de masse ».

     

    Dans sa vision européenne, Kalergi défend la reconnaissance d’une « geistigen Führerrasse Europas » ou élite intellectuelle. Pour cette haute bourgeoisie, la notion de « Herrenrasse », ou RACE DES SEIGNEURS, prend tout son sens.

    Kalergi prône une « eurasisch-négroide Zukunftsrasse », future race à inventer, unique, indifférenciée, métissée. Il défend un projet de séparer une élite éclairée du reste de l’humanité. Cette fine fleur de la société se reproduirait par un principe de « Freie Ehe…aus den göttlichen Gesetzen erotischer Eugenik », sorte d’union libre, fruit des lois d’un eugénisme divin.

     

    C’est la personnalité qui compte et non plus l’appartenance à un peuple.

    Les autres doivent se satisfaire de leur condition de « Mindervertige », RACE INFÉRIEURE.

    Kalergi fait également une critique radicale du sentiment national. Il recommande « eine Soziale Eugenik », un eugénisme social et culturel, indolore et progressif, favorisant l’émergence d’une société de caste inégalitaire, radicalement à deux vitesses, et un modèle juridique social adapté.

    Autrement dit, Kalergi est inspirateur d’une Europe du peuple, par opposition à une Europe des nations. Il est partisan d’un eugénisme particulier, race unique, indifférenciée, eurasien-négroïde.

    Cette Europe se développe par la révolution technique. Cette Europe est dirigée par une élite auto proclamée, nouvelle aristocratie européenne éclairée et de droit divin, déconnectée du peuple considéré comme une RACE INFÉRIEURE.

     

    Kalergi est lui-même noble et son mouvement a été présidé après lui par un Habsbourg.

    Le projet Kalergi est aux antipodes du Mein Kampf d’Hitler, mais on y retrouve les mêmes principes. Un Führer investi d’une mission divine. Une élite aristocratique. Un peuple soumis à cette élite. Une race de sous-hommes, les Untermenschen pour Hitler, les Mindervertige pour Kalergi.

    Les Juifs ne sont pas la cible dans l’utopie de Kalergi. Son épouse est juive et lui-même est philosémite, favorable aux Juifs. Il considère que le brassage métissé des Juifs est l’exemple même de peuple de race unique dissociée de l’appartenance à une nation.

     

    Kalergi ne passe pas par la solution finale d’Hitler pour « nettoyer l’Europe ».

    Il suffit d’avoir la patience et les peuples européens se métisseront au fil du temps, diluant ainsi leurs origines. Toutefois, l’élite n’est pas tenue à se métisser.

    Kalergi met en exergue l’exemple des Etats-Unis. A ses yeux, ils sont le prototype d’une telle société, par la technique, l’élite, le métissage.

    La politique européenne applique le plan Kalergi. Hitler désirait la création de la race pure aryenne. Les dirigeants européens désirent la création de la race pure métissée.

     

    Dans un discours prononcé le 15 avril 2007 à Paris, Ségolène Royal fait l’éloge de la France métissée: « La France présidente est une France métissée, fière de sa diversité. C’est une chance dans le monde actuel et JE VEUX que tout le monde le comprenne et le METTE EN PRATIQUE. »

    Dans un discours prononcé à Palaiseau, dans l’Essone, le 17 Décembre 2008, Nicolas Sarkozy, Président de la République, manifeste sa volonté du métissage.

    « L’objectif, ça va faire parler, l’objectif, c’est relever le défi du métissage, défi du métissage que nous adresse le XXIee Siècle. Ce n’est pas un choix, c’est une OBLIGATION, c’est un IMPÉRATIF. On ne peut pas faire autrement, au risque de nous trouver confrontés à des problèmes considérables. »

     

    Favoriser la venue en Europe du plus grand nombre d’immigrés, c’est la base du plan Kalergi dont on voit les effets. L’immigration de masse est un phénomène dont les causes sont habilement cachées par le système. La propagande multiethnique s’efforce de nous persuader que l’immigration est une conséquence inéluctable de l’histoire. Mais ce n’est pas un phénomène spontané. En réalité, il s’agit d’un plan étudié sur papier et préparé depuis des dizaines d’années pour détruire complètement le visage du vieux continent.

    Aucun livre d’école, aucun journal, aucune émission de télévision, ne parle de Kalergi, mais ses idées ont inspiré l’Union européenne. Sa conviction est à la base de toute la politique européenne face à l’intégration et à la défense des minorités : les peuples européens doivent être croisés avec les Noirs et les Asiatiques pour détruire leur identité et créer une unique race métissée.

     

    TOUT CELA N’EST PAS DÉCIDÉ POUR DES RAISONS HUMANITAIRES ET CHARITABLES. Ces directives sont promulguées avec une détermination impitoyable pour réaliser LE PLUS GRAND GÉNOCIDE DE L’HISTOIRE, LE GÉNOCIDE DES NATIONS EUROPÉENNES.

    Le mouvement paneuropéen existe toujours et forme un groupe parlementaire européen, le Parti populaire européen, 120 députés en 2018.

    Kalergi a promu la CECA qui crée l’Europe. Ainsi, l’Europe des « Pères fondateurs » est née dans le berceau des idées racistes et autoritaires de Kalergi. L’Europe que nous connaissons est une application des thèses de Kalergi, thèses toujours d’actualité.

     

    Kalergi combat les idées de frontière et de nation, causes de guerres. Pour lui, la vigueur de l’Europe est liée à l’accueil d’une immigration asiatique et africaine, génératrice de brassage ethnique.

    Selon lui, le métis est plus souple, moins revendicatif et ne s’identifie pas à une nation, du moins à une nation européenne. Les peuples « purs » se reproduisent selon un même schéma, avec la même éducation, la même mentalité, la même culture. Il faut donc combattre la famille qui perpétue les traditions et le nationalisme. L’élite européenne, elle, est de droit divin.

     

    Les idées de Kalergi sont plus que jamais d’actualité: Europe multiculturelle, dictature de la Commission, portes ouvertes pour les migrants, brassage ethnique, réforme de la famille, facilité du divorce, multiplicité des genres, mariage pour tous, PMA, GPA, abaissement de l’âge de la responsabilité sexuelle, inversion des valeurs, relativisme, nihilisme, révision des programmes scolaires…

    Walter Hallstein, (1901-1982), est une autre personnalité controversée.

    Cet Allemand a été nommé premier président de la Commission européenne. Mais son parcours n’est pas anodin.

     

    Sous le IIIe Reich, ce juriste et professeur d’Université appartient à diverses organisations professionnelles nazies, sans toutefois être membre du parti. Il est conseiller d’Hitler, travaillant à son concept de Nouvelle Europe.

    Capturé à Cherbourg en 1944, il est envoyé dans un camp de prisonniers aux Etats-Unis.

    Il en revient et mène une carrière politique au sein de la CDU, Chrétiens-Démocrates.

    En 1950, sous Konrad Adenauer, il fait partie de la délégation allemande négociant la création de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier. Là, il rencontre un des « Pères fondateurs », Jean Monnet.

     

    En 1951, il est Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères dans le gouvernement Adenauer.

    Hallstein devient le premier président de la Commission européenne de 1958 à 1967 et se déclare partisan d’une Europe fédérale.

    Limogé sous la pression de De Gaulle, il est remplacé par Jean Rey, avocat, homme politique belge, (1902-1983).

    Hallstein termine sa carrière au sein de la CDU comme député de 1969 à 1972.

     

    Il est également président du Mouvement européen fondé en 1948.

    Robert Schuman, Paul-Henri Spaak, autres dirigeants du Mouvement européen, auraient été directement financés par la CIA, au travers des fondations Ford et Rockefeller.

    C’est du moins ce que rapporte l’historien américain Richard J Aldrich, né en 1961.

    Ainsi, l’Europe, telle qu’on nous la présente, n’est pas une réelle émanation de la volonté populaire, mais la réalisation secrète, d’un projet politique pensé, créé, exécuté par des apprentis sorciers appartenant à une élite de droit divin.

     

    Nous sommes le Mindervertige cher au comte Richard Nikolaus Eijiro von Coudenhove-Kalergi, c’est-à-dire la RACE INFÉRIEURE. Nous vivons le génocide programmé des Nations européennes.

    Les bizarreries de la politique d’immigration relevées depuis des décennies, les atteintes portées à la famille, notamment la famille nombreuse, l’introduction absurde de la théorie du genre, allègement sélectif des programmes d’histoire, la diabolisation systématique de tout ce qui participe du sentiment patriotique, tous ces faits démontrent la réalisation point par point, de l’alpha à l’oméga, d’un plan vieux de quatre vingt dix ans.

     

    Les technocrates de Bruxelles, les journaleux et les politiciens européistes crient au racisme et au fascisme, alors qu’ils sont les véritables racistes et fascistes.

    Le « praktischer idealismus » du père de l’Union européenne Kalergi est éloquent.

    Il parle de lui-même et révèle les enjeux historiques réels, les buts avérés de l’engeance dirigeante.

     

    Jean Saunier


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     Villes de Rouen et du Havre après le passage des américains.Des civils massacrés et un vrai hiroshima.

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     Le mythe de la libération américaine de la France

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    « Soldats, marins et aviateurs des Forces expéditionnaires alliées ! Vous êtes sur le point de vous embarquer pour la grande croisade vers laquelle ont tendu tous nos efforts pendant de longs mois. (…) Les espoirs, les prières de tous les peuples épris de liberté vous accompagnent. Vous apporterez la sécurité dans un monde libre. La fortune de la bataille a tourné ! Les hommes libres du monde marchent ensemble vers la Victoire ! Bonne chance !(…) Implorons la bénédiction du Tout-Puissant sur cette grande et noble entreprise. »

     

    Message d'Eisenhower aux troupes d'assaut, le 5 juin 1944

     

     

     

    Nous avons toujours gardé une image fabuleuse du débarquement ; Notamment, nous fûmes subjugués pour ne pas dire conditionnés par le fim culte : « Le jour le plus long » , Ce ne sont pas moins de 5 réalisateurs de nationalités différentes qui nous font découvrir le débarquement allié en Normandie du 6 juin 1944. Nous vîmes et admirâmes une pleiade d’acteurs tout aussi mythiques les uns que les autres Un casting de haut vol s'y associe : John Wayne, Bourvil ou encore Sean Connery, Henry Fonda , Robert Mitchum mais aussi des milliers de figurants. Certains événements de cette campagne militaire historique ont été passés sous silence. Les fils connus de l'opération Overlord. Qui se souvient par exemple que les gros ballons des parades d'un grand magasin new-yorkais ont inspiré une supercherie à l'origine de la réussite du D-Day ? Les Alliés ont en effet eu l'idée de faire appel à l'entreprise Goodyear pour créer une armée en caoutchouc. Des chars et des barges gonflables devaient faire croire à un débarquement dans le Pas-de-Calais et détourner l'attention d'Hitler. » (1)

     

     

     

    L'opération Overlord

     

    On sait que le 6 juin 1944, ils étaient 177 Français à débarquer sur les côtes de Normandie, auprès des Alliés : un abbé, un repris de justice, un ancien légionnaire, un jeune marié, un ouvrier, un gosse de 17 ans, originaires de la métropole, de la Tunisie, de l'Algérie ou de Madagascar. Recrutés en Grande-Bretagne au début de la guerre, ils ont été entraînés à la dure en Ecosse avant de porter fièrement le béret vert du commando Kieffer.

    « Aujourd'hui, 70 ans après, l'opération Overlord reste la campagne militaire la plus héroïque de l'histoire. Retour sur des aspects méconnus du débarquement. C'est la phase d'assaut de l'opération Overlord qui vise à créer une tête de pont alliée de grande échelle dans le nord-ouest de l'Europe et l'ouverture d'un nouveau front à l'Ouest. Une fois les plages prises, l'opération se poursuit par la jonction des forces de débarquement et l'établissement d'une tête de pont sur la côte normande puis l'acheminement d'hommes et de matériels supplémentaires. L'opération cesse officiellement le 30 juin 1944. La flotte d'invasion était composée de 6939 navires (1213 navires de guerre, 4126 navires de transport et 1600 navires de soutien dont de nombreux navires marchands) provenant de huit marines différentes. (2)

     

     La mise en place de cette énorme flotte s'effectua dans tous les ports de la côte

    Sud de l'Angleterre, de Plymouth jusqu'à Newhaven. » (2)287.000 personnes embarquées à bord des navires alliés le Jour J dont 177 - Nombre de soldats du commando français Kieffer ayant débarqué sur Sword Beach. 200.000 obstacles de plage installés par les Allemands le long du Mur de l'Atlantique, 200.000 véhicules alliés de toutes sortes débarqués en Normandie le 6 juin 1944 à minuit. 11.590 appareils alliés (chasseurs, bombardiers, transport, reconnaissance et planeurs), 10.395 tonnes de bombes alliées larguées sur la Normandie toute la journée du 6 juin 1944, 9 500 - Nombre d'avions alliés d'attaque et d'appui en vol le Jour J.

    7616 tonnes de bombes alliées larguées sur la Normandie dans la nuit du 5 au 6 juin 1944,11.085 missions effectuées par les forces aériennes alliées le 6 juin 1944. 10.750 sorties (aller-retour) de l'aviation alliée pendant les 24 heures du jour J. Nombre de sorties de la Luftwaffe (armée de l'air allemande) le 6 juin 1944 ». (2) Plusieurs milliers de morts sont aussi à compter parmi les civils.(2)

     

     

     

    Opération Torch

     

    Deux ans plus tôt l'opération Torch vit le débarquement des Alliés principalement en Afrique du Nord (Algérie). Les effectifs mobilisés furent moins importants Ce sont principalement des Français d'Alger sous la conduite de José Aboulker qui permirent pour une part importante l'opération de débarquement Opération Torch est le nom de code donné au débarquement des Alliés le 8 novembre 1942. La prise d'Alger se fait en un jour grâce à la Résistance française, alors qu'à Oran et au Maroc, les généraux du régime de Vichy accueillent les Alliés à coups de canon, tout en livrant la Tunisie aux Allemands sans aucune résistance, Si les Alliés réussissaient à y repousser les troupes de l'Afrikakorps de Rommel, l'Afrique du Nord permettrait ensuite de disposer d'une plate-forme pour un projet plus ambitieux qui concernerait l'Europe méridionale ». (3)

     

    L'opération qui comprenait 107.000 hommes s'effectua sur 200 bâtiments de guerre et 110 navires de transport. Elle se divisait en trois groupes ayant pour mission d'établir neuf têtes de pont sur près de 1500 km de côte. (...) Le 8 novembre 1942 à l'aube, les premiers vaisseaux de l'Opération Torch abordèrent les plages d'Afrique du Nord. Après une longue préparation, et en exécution d'accords passés secrètement à la conférence de Cherchell le 23 octobre 1942 entre la résistance algéroise et le commandement allié, 400 résistants français, dont les deux tiers étaient des Juifs ont neutralisé le 8 novembre 1942, les batteries côtières de Sidi-Ferruch et le 19e corps d'armée française d'Alger pendant une quinzaine d'heures. (...) Les diplomates et généraux américains ont eu tendance à omettre ou à minorer le rôle de la Résistance pieds noirs dans leurs relations ultérieures de l'opération Torch. » (3)

     

     

     

    L'apport « réel » de la résistance lors du débarquement : Un tabou ?

     

    Nous avons vu que les commandos du Commando Kieffer, des Français qui ont fait le débarquement, étaient composé de 177 volontaires sur un total de plus de 200.000 Américains, canadiens anglais et de plusieurs pays du Commonwealth. La doxa officielle a toujours présenté la "Résistance" comme étant la cheville ouvrière de la réussite du débarquement. Qu'en est-il de l'apport de la résistance (Forces françaises de l'Intérieur) ?.

     

    Dans la publication suivante, nous verrons que l'apport est beaucoup plus discret que l'histoire officielle ne l'a présenté. Nous lisons : « Le mythe des maquisards qui auraient joué un rôle très important dans la victoire des Alliés a la vie dure. Dans son ouvrage : « La Résistance expliquée à mes petits-enfants », La résistante Lucie Aubrac déclare : « Dans cette prison qu'était devenue la France, la Résistance a renseigné efficacement les Alliés, a contribué avec peu d'armes à vaincre l'occupant, a libéré seule une partie de notre pays, a aidé les Alliés sur le sol français, a poursuivi avec eux l'armée allemande jusqu'à sa totale défaite, a débarrassé la Patrie du régime de collaboration » (...) Dans son livre intitulé : Les F.T.P.,l'ancien commandant en chef des Francs-Tireurs et Partisans français, Charles Tillon, va même plus loin : il attribue la réussite du Débarquement aux FFI qui, dans les premières heures du 6 juin 1944, auraient apporté à l'opération des moyens... deux fois supérieurs à ceux des Alliés. Sa démonstration vaut la peine d'être exposée. L'auteur s'appuie tout d'abord sur une note du QG allié en 1944 selon laquelle la force des FFI « représentait l'équivalent en hommes de quinze divisions » (...) » (4)

     

    « L'auteur « oublie » toutefois : -que les premières vagues d'assaut anglo-américaines n'étaient pas seules ; elles reçurent l'appui décisif de la marine et de l'aviation qui pilonnèrent-que les « quinze divisions » FFI étaient non seulement peu armées, L. Aubrac avoue que la Résistance avait « peu d'armes » mais surtout, qu'elles n'étaient pas regroupées en Normandie pour attaquer Les forces allemandes présentes sur les lieux. Dans l'ouvrage d'Eisenhower, le satisfecit décerné à la Résistance arrive au seizième chapitre : Eh bien, dans ces 74 pages, seules... onze lignes sont consacrées à l'appui que pourrait fournir la Résistance. Et voici ce que D. Eisenhower écrit : « Notre plan reposait sur l'appoint considérable que nous escomptions de la part des mouvements des maquis en France. On savait qu'ils étaient particulièrement nombreux en Bretagne, et dans les montagnes et les collines proches de la côte méditerranéenne. [...] Nous désirions particulièrement que, le Jour J, le général De Gaulle s'adressât avec moi par radio à la population française afin qu'elle ne se soulève pas et ne s'expose pas à des sacrifices inutiles qui n'avaient pas encore d'intérêt mais qu'elle se réservât pour le moment où nous lui demanderions son appui. » C'est net : pour débarquer, les Anglo-américains n'avaient nullement besoin de l'aide de la Résistance. Ils n'en voulaient pas. Ils considéraient que ce serait des « sacrifices inutiles ». Les actions de harcèlement n'ont nullement pesé sur le cours des opérations. » (4)

     

    A l'occasion du soixantième anniversaire du Débarquement, la question suivante a été posée à Jean Vanwelkenhuyzen, un historien de référence : « La résistance a-t-elle vraiment représenté un appoint pour les armées régulières ? » Il a répondu : « Il y a une légende dorée française qui a été une manière de gommer la défaite de 1940. Les maquis locaux ont pu fournir des renseignements qui échappaient à la reconnaissance aérienne et aussi jouer un rôle dans certains combats. Mais dire que cela a changé les opérations, non ». » (4)

     

     

    Les « dépassements » des GI : un autre vieux tabou

     

    Un autre tabou « honteux » est la chape de plomb concernant les exactions sexuelles des GI'S autorisés à user et à abuser de leur position de sauveurs pour s'en prendre aux Françaises. Grégoire Kauffmann rapporte les écrits d'un ouvrage à ce propos : « Pour les GI, le Débarquement fut aussi un terrain dangereux d'aventures. Une historienne américaine s'attaque sans nuances au mythe du libérateur. De nombreux boys sont persuadés de la frivolité des Françaises. Le haut commandement US a voulu « vendre » le Débarquement comme une aventure érotique, seul moyen de galvaniser les soldats envoyés sous les orages d'acier d'Utah et Omaha Beach ».(5)

     

    Une fois désinhibée, la libido des GI sera impossible à contenir. Le contraste entre l'indigence française et l'opulence yankee favorise toutes les combines (...) Par crainte des maladies vénériennes, les autorités américaines tenteront vainement d'encadrer le chaos. L'état-major fait des exemples en ordonnant la pendaison publique de soldats noirs accusés de viols - boucs émissaires d'une armée fondée sur la ségrégation raciale. Face à ce tsunami sexuel, une douloureuse « crise de la masculinité » s'empare du mâle français... L'historienne écorne singulièrement la geste héroïque du libérateur accueilli sous les vivats d'un peuple reconnaissant. Le recours péremptoire à la métaphore érotique, le mépris des nuances handicapent la démonstration, qui n'en décrypte pas moins l'un des derniers tabous de la Seconde Guerre. » (5)

     

     

     

    De Gaulle tenu à l'écart du débarquement

     

    Après la débâcle de mai-juin 40, l'armistice acceptée par le maréchal Pétain, réfugié en Angleterre dès le 17 juin 1940, De Gaulle lance sur les ondes de la radio britannique, la BBC, un appel à la Résistance le 18 juin 1940. Cela lui vaut le surnom de l'« homme du 18 juin ». Rapidement avec le soutien de Winston Churchill, il fonde, à Londres, le Comité de la France libre. En juillet 1940, ils sont environ 7000. Les Alliés ont délibérément exclu De Gaulle qui n'a été informé que la veille du plan de débarquement. Ils l'ont écarté des opérations du 6 juin. De Gaulle, arrivé en Normandie le 14 juin, réussit pourtant à transformer cette humiliation en victoire politique. (6)

     

    Tout a commencé comme nous l’avons écrit plutôt avec l'opération « Torch », le débarquement anglo-saxon, Une opération amphibie réussie militairement, qui débouche sur un véritable imbroglio politique : l'amiral Darlan, l'un des acteurs de la collaboration d'État, devient haut-commissaire en Afrique, avec l'assentiment des militaires américains et de Roosevelt. Les Américains imposent alors le général Henri Giraud, et les conflits entre De Gaulle et Guiraud ne tardèrent pas à naître. L'amiral Darlan fut éliminé.

     

    Pourtant, à force d'opiniâtreté et d'indépendance, le 3 juin 1944, De Gaulle se légitimise graduellement malgré ses alliés Le Comité français de la Libération nationale (Cfln) que présidait le général De Gaulle devint Gouvernement provisoire de la République française (Gprf). Les Alliés anglo-saxons considéraient en effet, que, dans l'attente d'assurances démocratiques sur la représentativité du gouvernement, le rétablissement de la loi et de l'ordre dans la France libérée devrait se faire sous la supervision du général Eisenhower. Avec la création du Gprf s'ouvrait donc une période de fortes tensions qui ne prendraient fin qu'avec l'installation à Paris du gouvernement provisoire français, à la fin de l'été. Ces tensions connurent leur acmé dans les jours qui précédèrent le débarquement en Normandie. Tenu à l'écart par les Alliés de la préparation du débarquement, De Gaulle fut invité par Churchill à rejoindre Londres. Parvenu dans la capitale anglaise le 3 juin en fin de journée, il rencontra Churchill puis Eisenhower le 4. Les rencontres se passèrent très mal, De Gaulle refusant toute idée d'administration provisoire de la France par les Alliés. (...) L'opposition aux velléités alliées de prendre provisoirement les commandes en France est donc frontale. (7)

     

     

    Les principaux acteurs du Jour J en Normandie

     

    Eisenhower, Bradley, Montgomery, Churchill et De Gaulle pour les Alliés, Rommel et von Rundstedt pour les Allemands : même sans être tous en Normandie, ce 6 juin 1944, tous ont été les grandes figures du Jour J. Winston Churchill lancera son fameux appel : « Je n'ai à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur » pour un seul objectif : « la victoire, la victoire à tout prix ». Charles de Gaulle tente de maintenir la France dans la guerre afin d'assurer sa présence parmi les vainqueurs. Mais il est tenu à l'écart par les Alliés de la préparation du débarquement. Début juin 1944, il refuse toute idée d'administration provisoire de la France par les Alliés. Il fait son entrée en France le 14 juin. « Depuis plusieurs jours, j'étais prêt à ce voyage. Mais les Alliés ne s'empressaient pas de me le faciliter » ». (8)

     

     

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    Le triomphe du mythe de la libération américaine de l'Europe

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    Il est curieux de constater comment les médias épousant les thèses des pouvoirs peuvent changer du tout au tout. Ainsi, à titre d'exemple concernant le rôle de l'armée rouge vainqueur de Stalingrad, la première rentrée à Berlin, nous lisons : « En juin 2004, lors du 60e anniversaire du « débarquement allié » en Normandie, à la question « Quelle est, selon vous, la nation qui a le plus contribué à la défaite de l'Allemagne » l'Ifop afficha une réponse strictement inverse de celle collectée en mai 1945 : soit respectivement pour les États-Unis, 58 et 20%, et pour l'URSS, 20 et 57%. Du printemps à l'été 2004 avait été martelé que les soldats américains avaient, du 6 juin 1944 au 8 mai 1945, sillonné l'Europe « occidentale » pour lui rendre l'indépendance et la liberté que lui avait ravies l'occupant allemand et que menaçait l'avancée de l'armée rouge vers l'Ouest. Du rôle de l'Urss, il ne fut pas question. Le (70e) cru 2014 promet pire sur la présentation respective des « Alliés » sur fond d'invectives contre l'annexionnisme russe en Ukraine et ailleurs (9)...

     

    La diabolisation de la Russie surtout avec l’affaire ukrainienne ne doit jamais nous faire oublier qu’il y eut plus de 25 millions de morts parmi les Russes , que la bataille de Stalingrad a marqué un tournant dans le conflit et que l’Allemagne après la débâcle de Von Paulus, ne put jamais relever la tête. Les médias et les pouvoirs occidentaux devraient en toute objectivité admettre que sans l’URSS, la guerre ne serait pas gagnée .

     

    Enfin, l’impérialisme americano-britannique a tout fait pour marginaliser de Gaulle et tenter d’aboutir à un protectorat sur la France. En vain. Il faut rappeler que le débarquement de Provence a été en grande partie réalisé par les indigènes des colonies (Algériens, Marocains et de l’Afrique noire mais aussi avec les Européens notamment d’Algérie pas ceux qui criaient « Maréchal nous voilà ». Seul bémol , un autre tabou, quand il a fallu défiler sur les Champs Elysées, les responsables militaires reçurent l’ordre de « blanchir les troupes ».. Le film « Indigènes » rend hommage à ces colonisés qui payèrent le prix du sang.

     

     S’agissant de la marginalisation du général de Gaulle qui ne fut pas informé des préparatifs lui qui avait une haute idée de la France, de se retirer par la suite, de l’OTAN, d’affermir la dimension nucléaire de la France quitte à saccager le Sahara avec une douzaine d’essais tout aussi catastrophiques les uns que les autres. Il se trouve encore des gens qui pensent que le gaz de schiste exploité par l’ancienne puissance – not in my back yard, pas chez elle-, n’abîmera pas une seconde fois, le Sahara cette fois-çi à Dieu ne plaise, d’une façon irréversible car il aura touché au meilleur viatique : l’eau. Mais ceci est une autre histoire…

    (Source:Agoravox)

     

     

     

    2.Opération Overlord : Encyclopédie Wikipédia

     

    3.Opération Torch : « Encyclopédie Wikipédia

     

    4. http://forumfrance-en-guerres.clicforum.fr/t2110-Le-mythe-de-la-Resistance-qui-aurait-permis-le-Debarquement-allie-en-Normandie.htm

     

    5. Grégoire Kauffmann Amours... la face cachée du Débarquement L'Express 03/06/2014

     

    6.Jean-Pierre Azéma 6 juin 1944 : Opération overlord - 01/05/2004 htpp//histoire.presse.fr

    7.http://fresques.ina.fr/de-gaulle/fiche-media/Gaulle00312/6-juin-1944-la-bataille-supreme-est-engagee.html

     

    8. http://quebec.huffingtonpost.ca/2014/05/23/les-principaux-acteurs-du_n_5377215.html

     

    9. http://www.mondialisation.ca/le-debarquement-du-6-juin-1944-du-mythe-daujourdhui-a-la-realite-historique/5385061

     

     

     

    Professeur Chems Eddine Chitour

     

    Ecole Polytechnique 

     

    (Source:Agoravox:le média citoyen)


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    GÉOPOLITIQUE 24.mai.2021 

    Les Guerres éternelles de l’Amérique : histoire d’un carnage sans fin

     

    Les États-Unis ont été en guerre, ou du moins dans des conflits armés de diverses sortes, souvent dans des pays lointains, pendant plus ou moins toute ma vie. Oui, pendant certaines de ces années, cette guerre était « froide » (ce qui signifie souvent que ces carnages, régulièrement commandités par la CIA, se déroulaient en grande partie hors des caméras et à l’abri des regards), mais la guerre en tant que mode de vie n’a jamais vraiment pris fin, pas jusqu’à ce jour.

     

    Source : Tom Dispatch, Tom Engelhardt

     

     

     

    Une vie entière en guerre

    Voici ce qui est étrange dans un monde toujours plus étrange : je suis né en juillet 1944 au milieu d’une guerre mondiale dévastatrice. Cette guerre s’est terminée en août 1945 avec l’anéantissement atomique de deux villes japonaises, Hiroshima et Nagasaki, par les bombes les plus dévastatrices de l’histoire jusqu’à ce moment-là, auxquelles on a donné les doux noms de code « Little Boy et Fat Man. »

     

    J’étais le plus petit des garçons à l’époque. Plus de trois quarts de siècle se sont écoulés depuis que, le 2 septembre 1945, le ministre japonais des Affaires étrangères Mamoru Shigemitsu et le général Yoshijiro Umezu ont signé l’acte de capitulation sur le cuirassé USS Missouri dans la baie de Tokyo, mettant officiellement fin à la Seconde Guerre mondiale. C’était le jour de la victoire sur le Japon, mais en un sens, pour moi, pour toute ma génération et pour ce pays, la guerre n’a jamais vraiment pris fin.

     

    Les États-Unis ont été en guerre, ou du moins dans des conflits armés de diverses sortes, souvent dans des pays lointains, pendant plus ou moins toute ma vie. Oui, pendant certaines de ces années, cette guerre était « froide » (ce qui signifie souvent que ces carnages, régulièrement commandités par la CIA, se déroulaient en grande partie hors des caméras et à l’abri des regards), mais la guerre en tant que mode de vie n’a jamais vraiment pris fin, pas jusqu’à ce jour.

     

    En fait, au fil des décennies, elle est devenue « l’infrastructure » dans laquelle les Américains ont de plus en plus investi l’argent de leurs impôts, dans des porte-avions, des chasseurs à réaction valant des milliards de dollars, des drones armés de missiles Hellfire, et de la création et de l’entretien de centaines de garnisons militaires dans le monde entier, plutôt que des routes, des ponts ou des lignes ferroviaires (et encore moins de leur version à grande vitesse) ici, chez nous. Au cours de ces mêmes années, le budget du Pentagone s’accaparerait un pourcentage toujours plus grand des dépenses discrétionnaires fédérales et l’investissement annuel à grande échelle dans ce qu’il est convenu d’appeler l’État de sécurité nationale atteindrait le chiffre stupéfiant de 1 200 milliards de dollars ou plus.

     

    En un sens, les futurs Jours de la Victoire contre le Japon sont devenus inconcevables. Il n’y avait plus de moments, même lorsque les guerres prenaient fin, où une certaine version de la paix pouvait s’installer et où les vastes contingents militaires américains pouvaient, comme à la fin de la Seconde Guerre mondiale, être significativement démobilisés. L’équivalent le plus proche a sans doute été le moment où l’Union soviétique a implosé en 1991, où la Guerre froide a officiellement pris fin et où l’establishment de Washington s’est déclaré globalement triomphant. Mais bien sûr, les « dividendes de la paix » promis ne seront jamais versés, car la première guerre du Golfe avec l’Irak a eu lieu cette même année et la sérieuse réduction des effectifs de l’armée américaine (et de la CIA) n’a jamais eu lieu.

     

    Une guerre sans fin

    Il est symptomatique que, lorsque le président Biden a récemment annoncé la fin officielle du conflit américain en Afghanistan, vieux de près de 20 ans, avec le retrait des dernières troupes américaines de ce pays d’ici le 11 septembre 2021, cette annonce a été associée à la nouvelle que le budget du Pentagone était sur le point d’augmenter une nouvelle fois par rapport aux sommets atteints pendant les années Trump. « Il n’y a qu’en Amérique » – comme l’a écrit récemment le lieutenant-colonel de l’armée de l’Air à la retraite et historien William Astore – « que les guerres se terminent et que les budgets de guerre augmentent. »

     

    Bien sûr, même la fin de cette interminable guerre d’Afghanistan peut s’avérer exagérée. En fait, considérons un instant l’Afghanistan indépendamment du reste de l’histoire guerrière de ce pays. Après tout, si je vous avais dit en 1978 que, sur les 42 années à venir, les États-Unis seraient impliqués dans la guerre dans un seul pays pendant 30 d’entre elles et que je vous avais demandé de l’identifier, je peux vous garantir que l’Afghanistan n’aurait pas été votre choix. Et pourtant, il en a été ainsi. De 1979 à 1989, la CIA a soutenu la guerre des extrémistes islamistes contre l’armée soviétique (pour des milliards et des milliards de dollars). Et pourtant, la leçon évidente que les Russes ont tirée de cette aventure, alors que leurs militaires rentraient chez eux vaincus et que l’Union soviétique implosait peu après – à savoir que l’Afghanistan est effectivement le « cimetière des empires » – n’a manifestement eu aucun impact à Washington.

     

    Ou comment expliquer les plus de 19 années de guerre qui ont suivi les attentats du 11-Septembre, eux-mêmes commis par une petite organisation islamiste, al-Qaïda, née en tant qu’alliée des Américains lors de la première guerre d’Afghanistan ? Tout récemment, l’inestimable Costs of War Project [Projet sur les coûts de la guerre, NdT] a estimé que la deuxième guerre d’Afghanistan a coûté à l’Amérique près de 2 300 milliards de dollars (sans compter le prix des soins à vie pour ses vétérans) et a fait au moins 241 000 morts, dont 2 442 membres des services américains. En 1978, après le désastre de la guerre du Vietnam, si je vous avais assuré qu’un tel conflit sans fin était notre avenir, vous m’auriez sans doute ri au nez.

     

    Et pourtant, trois décennies plus tard, le haut commandement militaire américain ne semble toujours pas avoir saisi la leçon que nous avons « donnée» aux Russes et que nous avons ensuite expérimentée nous-mêmes. En conséquence, selon des rapports récents, ils se sont uniformément opposés à la décision du président Biden de retirer toutes les troupes américaines de ce pays avant le 20e anniversaire du 11-Septembre. En fait, il n’est même pas certain que, d’ici le 11 septembre 2021, si la proposition du président se déroule comme prévu, cette guerre sera vraiment terminée. Après tout, les mêmes commandants militaires et chefs des services de renseignement semblent avoir l’intention d’organiser des versions à distance de ce conflit ou, comme le dit le New York Times, sont déterminés à y « combattre de loin. » Il est évident qu’ils envisagent même d’établir de nouvelles bases dans les pays voisins pour y parvenir.

     

    Les « guerres éternelles » de l’Amérique – autrefois connues sous le nom de « guerre mondiale contre le terrorisme » et, lorsque l’administration de George W. Bush les a lancées, fièrement dirigées contre 60 pays – semblent s’achever lentement. Malheureusement, d’autres types de guerres potentielles, en particulier les nouvelles guerres froides avec la Chine et la Russie (impliquant de nouveaux types d’armes de haute technologie) semblent seulement se préparer.

     

    La guerre à notre époque

    Au cours de ces années, l’une des clés de tout cela est le fait que, lorsque la guerre du Vietnam a commencé à s’achever en 1973, le service militaire a été supprimé et la guerre elle-même est devenue une activité « volontaire » pour les Américains. En d’autres termes, il est devenu de plus en plus facile non seulement de ne pas protester contre la guerre américaine, mais aussi de ne pas y prêter attention, ni à l’évolution de l’armée qui l’accompagne. Et cette armée était en effet en train de changer et de se développer de manière remarquable.

     

    Dans les années qui ont suivi, par exemple, les bérets verts d’élite de l’époque du Vietnam ont été incorporés dans un ensemble de plus en plus vaste de forces d’opérations spéciales, dont le nombre a atteint 70 000 (soit plus que les forces armées de nombreux pays). Ces opérateurs spéciaux deviendraient fonctionnellement une deuxième armée américaine, plus secrète, intégrée à une force plus importante et largement libérée de toute surveillance citoyenne. En 2020, comme l’a rapporté Nick Turse, ils seraient stationnés dans un nombre stupéfiant de 154 pays sur la planète, souvent impliqués dans des conflits semi-secrets « dans l’ombre » auxquels les Américains prêteraient remarquablement peu d’attention.

     

    Depuis la guerre du Vietnam, qui a bouleversé la politique de ce pays et a été dénoncée dans les rues par un mouvement anti-guerre qui a fini par inclure un nombre important de soldats en service actif et d’anciens combattants, la guerre a joué un rôle remarquablement récessif dans la vie américaine. Oui, il y a eu les interminables remerciements offerts par les citoyens et les entreprises aux « troupes. » Mais c’est là que s’arrête l’attention, alors que les deux partis politiques, année après année, continuent de soutenir remarquablement un budget du Pentagone en augmentation et la partie industrielle (c’est-à-dire la fabrication d’armes) du complexe militaro-industriel. La guerre, à l’américaine, est peut-être éternelle, mais – en dépit, par exemple, de la militarisation de la police de ce pays et de la manière dont ces guerres sont revenues au Capitole le 6 janvier dernier – elle reste une réalité remarquablement éloignée pour la plupart des Américains.

     

    Une explication : bien que les États-Unis soient, comme je l’ai dit, fonctionnellement en guerre depuis 1941, il n’y a eu que deux occasions où ce pays a ressenti la guerre directement – le 7 décembre 1941, lorsque les Japonais ont attaqué Pearl Harbor, et le 11 septembre 2001, lorsque 19 pirates de l’air, pour la plupart saoudiens, à bord d’avions commerciaux, ont frappé le World Trade Center de New York et le Pentagone.

     

    Et pourtant, dans un autre sens, la guerre a été et reste notre. Considérons un instant certaines de ces guerres. Si vous avez un certain âge, vous pouvez certainement vous souvenir des grandes guerres : la Corée (1950-1953), le Vietnam (1954-1975) – sans oublier les brutales effusions de sang au Laos et au Cambodge voisins –, la première guerre du Golfe en 1991 et la deuxième, désastreuse, l’invasion de l’Irak en 2003. Et puis, bien sûr, il y a eu cette guerre mondiale contre le terrorisme qui a commencé peu après le 11-Septembre 2001, avec l’invasion de l’Afghanistan, pour s’étendre ensuite à une grande partie du reste du Grand Moyen-Orient et à des parties importantes de l’Afrique. En mars, par exemple, les 12 premiers formateurs américains des forces spéciales sont arrivés au Mozambique, pays en proie à des troubles, ce qui n’est qu’une petite extension de plus du système américain de terreur anti-islamiste déjà très répandu (et aujourd’hui défaillant) des États-Unis sur une grande partie du continent.

     

    Et puis, bien sûr, il y a eu les conflits de moindre envergure (mais pas nécessairement pour les habitants des pays concernés) que nous avons généralement oubliés, ceux dont j’ai dû fouiller mon cerveau défaillant pour me souvenir. Je veux dire, qui aujourd’hui pense beaucoup au désastre de la CIA à la Baie des Cochons à Cuba en avril 1961 par le président John F. Kennedy, ou à l’envoi par le président Lyndon Johnson de 22 000 soldats américains en République dominicaine en 1965 pour « rétablir l’ordre », ou encore à la version du président Ronald Reagan de « l’autodéfense agressive » par les Marines américains envoyés au Liban qui ont été forcés de se rendre dans le pays. Les Marines américains envoyés au Liban qui, en octobre 1983, ont été attaqués dans leur caserne par un kamikaze, tuant 241 d’entre eux ; ou l’invasion anti-cubaine de la petite île caribéenne de Grenade le même mois, au cours de laquelle 19 Américains ont été tués et 116 blessés ?

     

    Et puis, définissez et catégorisez-les comme vous le souhaitez, il y a eu les interminables tentatives militarisées de la CIA (parfois avec l’aide de l’armée américaine) pour intervenir dans les affaires d’autres pays, qu’il s’agisse de prendre le parti nationaliste contre les forces communistes de Mao Zedong en Chine de 1945 à 1949, d’alimenter un petit conflit permanent au Tibet dans les années 1950 et au début des années 1960, ou de renverser les gouvernements du Guatemala et de l’Iran, entre autres. On estime à 72 le nombre d’interventions de ce type entre 1947 et 1989, dont un grand nombre de nature belliqueuse. Il y a eu, par exemple, les conflits par procuration en Amérique centrale, d’abord au Nicaragua contre les Sandinistes, puis au Salvador, des événements sanglants même si peu de soldats américains ou d’agents de la CIA y ont trouvé la mort. Non, il ne s’agissait pas vraiment de « guerres » telles qu’elles sont traditionnellement définies, pas toutes, même si elles impliquaient parfois des coups d’État militaires et autres, mais elles étaient généralement génératrices de carnages dans les pays où elles se déroulaient. Et cela ne fait que suggérer l’étendue des interventions militarisées de ce pays après 1945, comme le montre très clairement l’ouvrage du journaliste William Blum intitulé A Brief History of Interventions.

     

    Chaque fois que vous cherchez l’équivalent d’une période américaine sans guerre, une réalité vous fait trébucher. Par exemple, vous avez peut-être en tête la brève période qui s’est écoulée entre le moment où l’Armée rouge est rentrée vaincue d’Afghanistan en 1989 et l’implosion de l’Union soviétique en 1991, ce moment où les politiciens de Washington, d’abord choqués par la fin si inattendue de la Guerre froide, se sont déclarés triomphants sur la planète Terre. Cette brève période aurait presque pu passer pour une « paix » à l’américaine, si l’armée américaine du président George H. W. Bush n’avait pas, en fait, envahi le Panama (« Opération Juste Cause ») à la fin de l’année 1989 pour se débarrasser de son dirigeant autocrate Manuel Noriega (un ancien agent de la CIA, soit dit en passant). Jusqu’à 3 000 Panaméens (dont de nombreux civils) sont morts ainsi que 23 soldats américains dans cet épisode.

     

    Et puis, bien sûr, en janvier 1991, la première guerre du Golfe a commencé. Elle fera peut-être 8 000 à 10 000 morts irakiens et « seulement » quelques centaines de morts parmi la coalition de forces dirigée par les États-Unis. Des frappes aériennes contre l’Irak suivront les années suivantes. Et n’oublions pas que même l’Europe n’a pas été épargnée puisqu’en 1999, sous la présidence de Bill Clinton, l’armée de l’Air américaine a lancé une campagne de bombardement destructrice de dix semaines contre les Serbes de l’ex-Yougoslavie.

     

    Et tout cela reste une liste nettement incomplète, surtout en ce siècle où quelque 200 000 soldats américains ont été régulièrement stationnés à l’étranger et où les forces d’opérations spéciales américaines ont été déployées dans un nombre stupéfiant de pays, tandis que des drones américains attaquaient régulièrement des « terroristes » dans une nation après l’autre et que les présidents américains sont littéralement devenus des assassins en chef. À ce jour, ce que l’universitaire et ancien consultant de la CIA Chalmers Johnson a appelé un « empire de bases » américaines – au moins 800, sans précédent dans l’histoire – sur une grande partie de la planète, reste intact et, à tout moment, il pourrait y en avoir davantage à venir de la part du pays dont le budget militaire est au moins égal à celui des 10 (oui, c’est bien 10 !) pays suivants réunis, y compris la Chine et la Russie.

     

    Une chronologie du carnage

    Les trois derniers quarts de ce siècle américain quelque peu tronqué, qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, ont été, en fait, une chronologie du carnage, bien que peu d’Américains le remarquent ou le reconnaissent. Après tout, depuis 1945, les Américains n’ont été qu’une seule fois « en guerre » chez eux, lorsque près de 3 000 civils sont morts dans une attaque destinée à provoquer – eh bien, quelque chose comme la guerre contre le terrorisme qui est aussi devenue une guerre de la terreur et un catalyseur de mouvements terroristes dans notre monde.

     

    Comme l’a récemment affirmé le journaliste William Arkin, les États-Unis ont créé un État de guerre permanent destiné à faciliter la « guerre sans fin. » Comme il l’écrit, en ce moment même, notre nation « tue ou bombarde dans peut-être 10 pays différents », peut-être plus, et il n’y a rien d’extraordinaire à cela dans notre passé récent.

     

    La question que les Américains pensent rarement à poser est la suivante : Que se passerait-il si les États-Unis commençaient à démanteler leur empire de bases, à réaffecter une grande partie de l’argent militarisé des contribuables à nos besoins domestiques, à abandonner l’orientation de ce pays vers la guerre permanente et à renoncer au Pentagone comme notre église sainte ? Et si, même brièvement, les guerres, les conflits, les complots, les meurtres, les assassinats par drones, tout cela s’arrêtait ?

     

    À quoi ressemblerait réellement notre monde si vous déclariez simplement la paix et rentriez chez vous ?

     

    Tom Engelhardt a créé et dirige le site TomDispatch.com. Il est également cofondateur de l’American Empire Project et l’auteur d’une histoire très appréciée du triomphalisme américain pendant la Guerre froide, The End of Victory Culture [La fin de la culture de la victoire, NdT]. Membre de Type Media Center, son sixième et dernier livre s’intitule A Nation Unmade by War [Une nation déconstruite par la guerre, NdT].

     

     

    Source : Tom Dispatch, Tom Engelhardt, 29-04-2021

     





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